1. Prostituée.
Alors Démétrios pensa qu'il s'était peut-être trompé en la jugeant courtisane. Depuis quelque temps, les femmes des magistrats et des fonctionnaires s'habillaient et se fardaient comme des filles de joie.
(Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
Sapho, la fille de joie corrompue par la canaille du beau monde, rend à son amant des services d'amour et d'autre nature, pour le plaisir qu'elle y éprouve, ne demande rien, pas même de la reconnaissance.
(Paul Lafargue, Sapho, paru dans Le Socialiste, 2 janvier 1886)
La Torpille est la seule fille de joie en qui s'est rencontrée l'étoffe d'une belle courtisane.
(Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, Première partie, Esther Heureuse, 1836)
L'administration supérieure de la Sarre et les autorités municipales se préoccupent d'augmenter notablement l'effectif des filles de joie. Mais en attendant que cet effet ait pu être renforcé, il faut que les tirailleurs se montrent plus expéditifs dans leurs ébats. Des théories leur seront faites à ce sujet.
(Le général commandant de la 127e division, le 3 mai 1919 - cité par Georges Anquetil, La Maîtresse légitime, 1923)
2. (Sexualité) Femme dont la profession consiste à avoir des rapports sexuels pour de l'argent.
Vous avez, docteur, de bien curieuses fréquentations, dit-il d'un ton un peu méprisant, un représentant de ces mauvais moines adorateurs du démon ! Que les Chinois sérieux estiment un peu plus qu'un soldat, mais un peu moins qu'une prostituée !
(Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, p.30)
Le capotier de Lyon, vendeur ambulant, a fait quelques calculs à partir du nombre de préservatifs qu'il écoule chaque année auprès des prostituées. Il avance le chiffre invérifiable d'un million de passes par an sur la région lyonnaise.
(Alice Géraud, Loi: les prostitués font corps avec les clients, dans Libération (journal) du 1er avril 2011)
Autrefois, rue de la Charbonnière, les mêmes et misérables prostituées appelaient - de derrière les carreaux des échoppes ou du fond des sous-sols - les rares piétons qui se hasardaient en ces lieux.
(Francis Carco, L'Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, p. 11)
L'histoire du réglementarisme sera celle d'un effort inlassable pour discipliner la fille publique, l'idéal étant la création d'une catégorie de prostituées-moniales, bonnes travailleuses mais automates et surtout mauvaises jouisseuses.
(Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
Un de nos réformistes les plus distingués, Henri Turot, longtemps rédacteur de la Petite République et conseiller municipal de Paris, a écrit un livre sur les « prolétaires de l'amour » ; il désigne ainsi les prostituées de bas étage.
(Georges Sorel, Réflexions sur la violence Chap.I, Lutte de classe et violence, 1908, p.67-68)
3. (Anglicisme) (Golf) Faire un hook.
D'autres profiteraient nous dit-on de la proximité d'un golf pour hooker ou slicer ou, à l'occasion d'une réunion sur la côte, iraient barrer quelques heures sur le sable.
(http://cnt-cg59.org/IMG/article_PDF/La-dclaration-de-la-CNT_a13.pdf)
4. Qui est un peu acide, un peu aigre.
La garde-robe idéologique passe d'une génération à l'autre, bien que les oreillers et les couvertures des grand-mères aient une odeur surette.
(Léon Trotsky, Ma Vie, 1929)
Cette pomme est surette.
Ce fruit est suret, a un petit goût suret.
5. (Botanique) Arbuste cultivé originaire d'Amérique centrale et des Antilles, à feuilles persistantes, dont les fleurs en cyme s'ouvrent la nuit en dégageant un parfum très puissant.
Les deux amants s'enivraient du parfum du galant de nuit qui, montant du patio, entrait par la fenêtre grande ouverte.
Les baies blanches de galant de nuit sont toxiques.
6. Prostituée.
L'histoire du réglementarisme sera celle d'un effort inlassable pour discipliner la fille publique, l'idéal étant la création d'une catégorie de prostituées-moniales, bonnes travailleuses mais automates et surtout mauvaises jouisseuses.
(Alain Corbin, Les Filles de noce, 1978)
Peut-être ma mère croyait-elle que c'était en ville que François se dévoyait auprès des filles publiques, rien que pour faire diversion à la monotonie d'un mariage banal. On dit que ces professionnelles ont des charmes secrets, des recettes magiques pour exaspérer la volupté de leurs clients et leur procurer des extases sans pareilles que honnêteté de leurs épouses est incapable de leur offrir.
(Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L'Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
Les filles publiques sont tenues de se présenter, une fois au moins tous les quinze jours, à date fixe, au dispensaire de salubrité pour être visitées.
(Préfecture de Police de Paris, Obligations et défenses imposées aux filles publiques ; cité par Georges Anquetil, La Maîtresse légitime, 1923)
Chez les français le tutoiement, au moins le tutoiement intime, suit presque immédiatement la possession. Et cela est vrai des jeunes mariées comme des filles publiques.
(Léon Blum, Du mariage, 1907)
On sait que les femmes et filles publiques se sont multipliées et se multiplient de plus en plus dans les villes capitales, à un excès d'indécence intolérable. Elles interceptent la voie publique, arrêtent avec audace les passants en plein jour dans les rues, dans les promenades, même dans les temples.
(Comte de Sanois, Questions proposées à toutes les assemblées, par un membre de la noblesse de celle de Meaux, 13 mars 1789)