Une analyse différente, proposée entre autres par Louis Deroy et Marianne Mulon [45], s'appuie sur le fait que ces derniers, plus belliqueux et réfractaires, étaient restés davantage à l'écart de la civilisation méditerranéenne, et donc fidèles à leurs propres origines : de ce point de vue, les Germains étaient « les vrais », « les authentiques », « les naturels », par opposition aux Gaulois déjà partiellement colonisés et romanisés. Les auteurs mettent ce sens de l'adjectif germanus en parallèle avec son emploi chez divers écrivains latins, tels que Plaute évoquant les femmes ex germana Græcia [46], « de la Grèce propre » (et non de l'une de ses colonies), ou encore Cicéron parlant de illi veteres germanique Campani [47], « ces anciens et authentiques Campaniens » [45]. Si cette dernière explication ne fait pas plus l'unanimité que les autres, elle a l'avantage de ne poser aucun problème phonétique.