1. Disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui.
Nous avons tous entendu parler de l'omniprésent moulin à prière au Tibet. Il suffit de le faire tourner en récitant le mantra (une prière) approprié pour attirer la bienveillance de divinités sur soi, purifier son karma (ses actions) et accumuler du mérite pour une future réincarnation heureuse.
(Louis Dubé, La sagesse du dalaï-lama : Préceptes et pratique du bouddhisme tibétain, dans Le Québec sceptique, n°66, p.5, été 2008)
Pendant un moment, la morgue germanique lutta en lui avec la simplicité anglaise, et aussi avec sa bienveillance naturelle et sa loquacité, et elle eut le dessous.
(H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 174 de l'éd. de 1921)
Il se comportait avec autant de bienveillance à l'égard des hommes? ; il était donc peu surprenant qu'on aimât généralement l'étranger, et chacun s'empressait de venir à son aide [?]
(E. T. A. Hoffmann, Le Diable à Berlin, 1820, traduit par Henry Egmont)
La bienveillance consiste, résume Catherine Gueguen, « à porter sur autrui un regard aimant, compréhensif, sans jugement, en souhaitant qu'il se sente bien, et en y veillant ».-
(Christine Legrand Pour une éducation bienveillante - Journal La Croix, page 13-14, 16 septembre 2015)
2. La bienveillance est la disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. Le terme est calqué sur le latin benevolens qui par la suite, a donné le doublet lexical bénévolence.
3. Labienveillanceestladispositionaffectived'unevolontéquiviselebienetlebonheurd'autrui.Letermeestcalquésurlelatinbenevolensquiparlasuite,adonnéledoubletlexicalbénévolence.
4. Douceur d'âme qui porte à être indulgent, patient, clément.
Ce qui m'étonne, c'est la mansuétude des Naturels (tibétains) qui n'ont pas massacré ces intrus mal élevés.
(Alexandra David-Néel, Journal de voyage, 2004)
Le souci de venger un outrage est considéré comme un mobile honorable, qui conduit naturellement les juges à la mansuétude.
(Benoît Garnot, Justice et société en France aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, 2000)
D'autre part, cette mansuétude et cette bonté vraiment chrétiennes lui avaient assis, parmi les ouailles, une solide réputation de brave et d'honnête homme [?]
(Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
Par une inconcevable mansuétude, Elle avait toléré l'affront des fêtes décadaires, l'outrage de la déesse Raison vautrée sur l'autel à sa place [?]
(Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
Cependant, le caractère vraiment ornemental et architectural des armoiries, qui ne tolérait pas une représentation des objets sous leur forme parfaitement naturelle, se conserva [?] jusqu'au milieu du 16e [siècle]. Depuis, les bonnes traditions allèrent s'affaiblissant, jusqu'au 19e qui a été témoin de la décadence complète de cet art vénérable, dont il semble qu'on eût oublié même les principes les plus élémentaires. Les armoiries qui offrirent le spectacle écoeurant de lions pleins de mansuétude dont l'attitude chancelante fit supposer qu'ils étaient pris de vin, de sauvages minés par la phtisie ou bien se pavanant en petits-maîtres sauf le costume, d'aigles à l'air de serins de canarie, de casques en forme de melon ou de bonnet de nuit, inondèrent le monde.
(Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : précédé d'un Dictionnaire des termes du blason, tome 1 (A?K), G. B. van Goor Zonen, Gouda, 1884)
5. (Littéraire) Patience avec laquelle un être puissant et bon endure les fautes, les insultes qu'il pourrait punir.
Hélas! Messieurs, le Dieu de nos pères, qui devait armer d'un papier vengeur la main de l'électeur, s'est montré d'une longanimité, d'une indifférence sans pareille. ? (Émile Combes; Discours du 4 septembre 1904 à Auxerre)
Il fallut à M. de Morvelle toute la longanimité d'un candidat pour ne rien laisser voir de l'humeur que lui causait cette chicane. ? (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
6. Action de s'apitoyer, de se prendre en pitié, souvent au sens péjoratif.
L?empathie jure d?autant plus avec ce terme et les autres (fraternité, équité) qu?elle appartient à une configuration de termes plus neutres axiologiquement: la compassion et le compassionnel, le compatissant, l?apitoiement (souvent oublié).
(Marie-Laure Dimon, Psychanalyse et empathie: Psychanalyse, neurosciences et sociopolitique, 2011)
7. (Par analogie) Pitié.
Juve, alors, jetait un regard de compassion au malheureux Fandor, qui, lui, demeurait assis dans un grand fauteuil, la tête appuyée sur les mains, et réfléchissait sombrement.
(Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, La Guêpe rouge), 1912, Éditions Robert Laffont, Bouquins, tome 5, page 609)
8. Sentiment qui nous fait partager la souffrance d'autrui (par intuition ou connaissance de cette souffrance-là).
C'était bizarre. Jamalou n'éprouvait plus, devant cette face douloureuse dont les yeux révulsés, la bouche aux lèvres tuméfiées, presque noire, révélaient l'atroce agonie, aucune espèce de compassion.
(Francis Carco, L'Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
Puis elle avait pour son mari cette compassion voisine du mépris qui flétrit à la longue tous les sentiments.
(Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, La Femme de trente ans)
Pendant qu'Isaac se tenait ainsi banni de la société présente comme son peuple l'est des nations, cherchant en vain un regard bienveillant ou un siège pour s'asseoir, le pèlerin qui était près de la cheminée en eut compassion et lui céda sa place en disant : [?]
(Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820)
9. La clémence est un terme utilisé pour décrire la pitié, la compassion ou la miséricorde montrée par une personne vis-à-vis d'une autre, ou une requête d'une personne à l'autre pour exercer les sanctions d'une manière moins rigoureuse que la simple application des règlements.
10. La compassion (du latin : cum patior, « je souffre avec » et du grec ??? ?????? , sym patheia, sympathie) est un sentiment par lequel un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d'autrui, et poussé à y remédier, par amour ou morale. D'où le besoin de ce mot, ainsi que de celui d'empathie. Les termes pitié et compassion sont souvent utilisés comme synonymes, bien qu'il existe des différences qui font que la compassion peut être considérée comme une vertu et non un seul affect. La « miséricorde » ou « commisération » peut s'apparenter à la compassion avec une sémantique plus religieuse.