1. Qui va, qui se fait en arrière.
Marche rétrograde. Mouvement rétrograde. Ordre rétrograde.
2. (Astronomie) Qualifie les corps célestes, lorsqu'ils paraissent aller en sens inverse des signes du zodiaque.
3. Personne qui cherche à revenir en arrière, à rétablir des institutions que l'on considère comme surannées.
Que les réacteurs, qui avaient voué une haine particulière à celui que, dès le règne de Louis-Philippe, ils avaient insolemment surnommé « le foutriquet », n'aient pas eu de cesse qu'ils ne l'aient abattu, cela se conçoit. Mais les rétrogrades ne composaient qu'une minorité à l'Assemblée Nationale.
(Joseph Caillaux, Mes Mémoires: (I) Ma jeunesse orgueilleuse., 1942)
4. (Figuré) (Politique) Qualifie des hommes, partis, ou pouvoirs qui cherchent à revenir en arrière, à rétablir des institutions que l'on considère comme surannées.
[?] des observateurs, [?] signalent chez les campagnards du Lot comme une tare tout à fait caractéristique un individualisme outrancier, féroce, têtu, rétrograde qui leur a laissé ignorer jusqu'à ce jour les bienfaits de la solidarité, de l'entr'aide et même, dans bien des cas, de l'assurance et du remembrement.
(Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
Les tendances rétrogrades du gouvernement, ses provocations multipliées avancèrent l'heure du conflit.
(Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
5. Une ligne mélodique est dite par mouvement rétrograde (ou récurrente), lorsqu'elle se présente énoncée à l'envers, c'est-à-dire en lisant la mélodie de droite à gauche sur la partition, en prenant la mélodie d'origine à reculons dans le temps, partant de la dernière note pour retourner à la première ? comme si un miroir était placé perpendiculairement à la portée. Le terme se dit en latin : cancrizan et en allemand : Krebsgang, que traduit l'expression française « à l'écrevisse », parfois utilisée.