1. Un glissement sémantique ou glissement de sens est le fait qu'un mot ou une expression acquiert au fil du temps un sens différent de celui d'origine, ce qui peut donner lieu à des quiproquos ou des incompréhensions entre locuteurs. Ce type de glissement entraîne souvent un besoin de clarification sémantique. Le glissement sémantique, en ajoutant un nouveau sens ou emploi à un mot, est un facteur de polysémie.
2. Action de glisser ; effet produit par cette action.
Entre les tables, des couples, dont la plupart, évoluaient avec un imperceptible dandinement, tournaient et le bruit de leurs pas avait un glissement léger d'averse contre les vitres.
(Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
Deux systèmes sont en présence [?]. Le premier est impraticable, le second donnerait lieu à des glissements qui iraient à l'encontre du but proposé.
(D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
Il semblait, en effet, que, par une sorte de glissement à la surface de l'icefield, la banquise se fût rapprochée de l'île Victoria.
(Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
3. Le glissement décrit un mouvement relatif entre deux éléments en contact.
4. Le mouvement relatif général de deux surfaces en contact peut être considéré comme résultant de la combinaison de trois mouvements élémentaires : le glissement, le pivotement et le roulement. Ces trois mouvements sont empêchés ou freinés par l'adhérence et/ou le frottement.
5. En mathématiques, et notamment en combinatoire, le jeu de taquin est une construction de Marcel-Paul Schützenberger introduite dans Schützenberger (1977) qui définit une relation d'équivalence sur l'ensemble des tableaux de Young. Un glissement est une transformation où les nombres d'un tableau sont déplacés de façon similaire à celle d'un jeu de taquin traditionnel. Deux tableaux sont équivalents pour le jeu de taquin s'ils peuvent être transformés l'un dans l'autre par une suite de glissements.
6. (Géologie) Catastrophe naturelle par laquelle une partie du sol normalement stable glisse d'un seul coup le long d'une pente, occasionnant des dégâts.
7. Un glissement de terrain est un phénomène d'origine sismique, géologique et géophysique où une masse de terre descend sur une pente, autrement dit un plan de glissement plus ou moins continu, plus ou moins plan ou incurvé. Après la mise en mouvement la masse conserve globalement sa consistance et sa physionomie. Elle est donc toujours reconnaissable ; ceci différencie le glissement de terrain de la coulée de boue ou de sable (qui n'ont pas de formes propres). Dans certains cas, des millions, voire dizaines de millions de m3 peuvent être concernés, et brutalement détruire des villages entiers (comme au Népal en 2015 où un glissement de terrain a enseveli plusieurs villages dont celui de Langtang et environ 400 personnes. il a été estimé que l'énergie libérée est l'équivalent de celle de la bombe atomique qui a explosé au-dessus d'Hiroshima.